Renoncer au renoncement

En plus d'être bissextile, l’année 2020 est le point de convergence de trois anniversaires qui impliquent notre association : centenaire de la canonisation de Jeanne d'Arc, centenaire de la fête du patriotisme, cent-cinquantenaire de la guerre de 1870~1871.

Aubaine pour les érudits, prétexte au propos savant, opportunité pour les célébrations, cette coïncidence calendaire interpelle aussi chacun d’entre-nous, mobilise la curiosité, encourage la réflexion.

La filiation historique, au même titre que l'ancrage à un territoire ou l'héritage culturel trace un chemin qui s’insère dans un destin collectif et mène à la connaissance de soi.

Ébahissement devant l’actualité : violences dans les rues, pompiers et policiers molestés, élus agressés, lieux mémoriels vandalisés.

Des exactions contre l'Homme et contre l'Être modérément réprimandées.

L'idéologie de l'acceptation de tout et de la justification du contraire nous instruit. Elle nous livre un binôme argumentaire bien établi : on condamne, mais on comprend. Le nécessaire discours compassionnel aux victimes clôt la procédure de dédouanement.

Un langage relativisant qui anesthésie l'émotion.

Une distanciation du commentaire comme une promesse de futures dégringolades.

Une déploration poltronne en prémisse au renoncement.

De la foi combattante de Jeanne aux sacrifices de nos héros Vosgiens, l'Histoire nous donne un référentiel qui incite à la fierté et nous dit que le reniement de ce dont nous sommes issus est une impasse.

Loin d'un "c'était-mieux-avant" inopérant, il s'agit de trouver dans l'exemplarité les ressorts de la réflexion et de l'action pour appréhender les anxiétés de notre présent en transition.